L’intervention sociale à l’épreuve des Roms

Jeudi 30 septembre 2010 à 14h

L’Association des Chercheurs des Organismes de la Formation et de l’Intervention Sociales et l’Institut du Développement social sont heureux de vous inviter au séminaire :

L’intervention sociale à l’épreuve des Roms ou les Roms à l’épreuve du travail social ?
Martin Olivera

Résumé de l’intervention

Traditionnellement, les Roms et Gens du Voyage sont perçus par les travailleurs sociaux comme un public particulier, souvent problématique. Certaines formations leur réservent même des modules spécifiques, afin d’outiller les futurs professionnels dans leur travail avec ces usagers « pas comme les autres ». Nous proposons d’interroger les raisons, réelles ou supposées, à cette situation, tout en mettant en perspective les rapports complexes entre les institutions et les divers groupes tsiganes au cours de notre histoire républicaine, dont le travail social fait partie intégrante.

S’interroger sur les malentendus qui peuvent bel et bien exister entre les uns (travailleurs sociaux) et les autres (familles roms ou voyageuses) implique dans un premier temps de revenir sur la manière dont sont habituellement perçus les Tsiganes : comme une « population » historiquement, territorialement et culturellement marginale. L’analyse des réalités locales met pourtant en lumière une forme d’intégration fondamentale, que le discours national a toutefois bien du mal à (re)connaître.

Par ailleurs, on ne peut contester l’existence de différences socioculturelles essentielles entre les Gadjé (dont les professionnels des institutions sont, on verra pourquoi, l’archétype) et les diverses communautés tsiganes : loin de se résumer à une opposition entre « insérés » et « marginaux », ces différences renvoient à des formes d’organisation sociale, et dès lors à la place des individus dans le groupe, sinon concurrentes, du moins divergentes. Tout le talent des Roms et Gens du Voyage étant de réussir à maintenir et adapter sans cesse leur organisation sociale, de diverses manières selon les groupes, dans des contextes généralement peu favorable.