LES SÉMINAIRES 2013 DU P2RIS
Les séminaires du P2RIS sont organisés par les membres du réseau « Recherche » du P2RIS. Ils se tiennent à l’Institut du Développement Social et s’adressent à toute personne intéressée par la question traitée. L’entrée est gratuite, sur inscription. En 2013, les séminaires suivants ont été organisés:
« La cartographie: un outil pour l’étude des phénomènes
de ségrégation socio-spatiale »
Sylvano Freire Diaz
Maître de conférences en Géographie à l’Université de Rouen
mardi 19 novembre de 13h30 à 16h30
à l’IDS de Haute Normandie, Route de Duclair, 76380 Canteleu
(entrée gratuite, inscription obligatoire)
Dans un premier temps, nous ferons un bref historique de cet art millénaire : la cartographie. Nous verrons comment et pourquoi les hommes ont eu besoin d’écrire l’espace. Nous verrons comment celle-ci a évolué à travers le temps. Depuis la période antique jusqu’au XVII ième siècle, la carte était un document servant à percevoir l’impôt, contrôler et inventorier le territoire, se déplacer dans l’espace et bien-sûr lors des conflits militaires. Puis, certains cartographes ont utilisé cet outil avec un nouvel objectif : celui d’étudier les sociétés humaines. C’est la naissance de la cartographie thématique. La carte devient un outil de compréhension des sociétés. Elle spatialise les phénomènes sociaux afin de les mettre en évidence. Aujourd’hui, elle est devenue un outil de gestion de l’espace et des populations humaines. Grâce aux systèmes d’informations géographiques, les niveaux d’analyse sont extrêmement fins. Mais, la seule cartographie ne suffit pas pour comprendre les phénomènes spatiaux. Pour comprendre l’organisation des sociétés humaines, de nouveaux outils viennent compléter les outils cartographiques. Il faut modéliser les phénomènes humains, pour comprendre les structures spatiales qui en découlent, leurs évolutions dans le temps, donc leurs dynamiques. La modélisation basée dans un premier temps sur des modèles mathématiques a permis d’avancer sur la compréhension des sociétés, mais elle donnait souvent des résultats comportant des écarts avec la réalité. Aujourd’hui, les géographes s’orientent de plus en plus vers des outils permettant d’étudier les phénomènes complexes, comme les automates cellulaires ou les systèmes multi agents.
C’est essentiellement sur la base du phénomène de ségrégation sociale que nous verrons des exemples concrets de ce que peuvent apportés les outils statistiques, cartographiques et de modélisation, en France, en Europe et aux USA. Nous verrons comment ces phénomènes de ségrégation peuvent être abordés géographiquement et comment ils se traduisent spatialement par des phénomènes de rejet de certaines populations ou au contraire de concentration, qui peuvent aboutir dans les cas extrêmes à une « ghettoïsation » de certaines parties du territoire. L’objectif est donc de faire un tour d’horizon de cette problématique sociale.
Cette problématique peut déboucher sur de simples cartes statiques. Nous verrons tout d’abord que celle-ci peut se traduire sous la forme d’indices mathématiques que l’on cartographie, puis qu’on peut aborder cet objet d’étude de manière systémique, et enfin via des systèmes de simulation où l’on tente de modéliser des comportements humains qui font émerger ces phénomènes de ségrégation dans l’espace.
« Du diagnostic au projet social de territoire : la territorialisation des politiques sociales »
Guillaume Broult, Chargé d’études au Département de Seine-Maritime, présentera l’étude réalisée pour le Département de Seine Maritime
Vendredi 18 octobre 2013
de 13h30 à 16h30
à l’IDS, Route de Duclair, 76380 Canteleu
(entrée gratuite – inscription obligatoire)
La présentation de l’étude sera suivie d’une discussion
Les problématiques sociales sont une préoccupation prioritaire des collectivités et touchent de plus en plus de concitoyens. Si l’action des Centres Médico-Sociaux du Département de Seine-Maritime est reconnue, la mise en œuvre des politiques de solidarité demeure complexe. C’est pourquoi, inscrit au cœur du projet de territoire «Seine-Maritime Imaginons 2020 », afin de mieux prendre en compte l’évolution des besoins des seinomarins, le Département a engagé depuis mars 2012 un travail pour l’élaboration de projets sociaux de territoire par UTAS.
La force du Département, échelon de proximité, dans la mise en œuvre de cette complexité, est de pouvoir lier une approche par dispositif, au niveau de l’ensemble du territoire départemental, et la prise en compte des besoins, forces et faiblesses, constatées au niveau des bassins de vie. C’est pourquoi le Département de Seine-Maritime, chef de file de l’action sociale, a lancé en avril 2012 les Diagnostics sociaux de territoire qui ont permis, pour chaque UTAS (unité territoriale d’action sociale,) de recueillir les besoins les plus urgents des populations au regard des politiques mises en place et des réseaux existants. Piloté par l’observatoire du département de Seine-Maritime, ce travail qui s’est voulu partagé et partenarial a associé pendant plus d´un an, de nombreux acteurs internes (434 participants) et externes (32 groupes d´analyse partagée, 640 partenaires et près d’un millier d´usagers).
C’est le déroulement de cette démarche axée sur l’analyse territoriale de l’offre, des besoins mais aussi des usages des politiques publiques qui sera présentée le 18 octobre à l’IDS, en amont de la phase opérationnelle de co-construction des projets sociaux de territoire qui débutera en novembre.
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Christian Mouhanna
« La police contre les citoyens ? »
Jeudi 30 mai 2013à 13h30 à l’IDS de Haute-Normandie
Christian Mouhanna, sociologue, chargé de recherches au CNRS-CESDIP, auteur notamment de La police contre les citoyens ?, Paris, éd. Champ Social, 2011
Animation du séminaire : Manuel Boucher, directeur scientifique du LERS
Résumé
Qu’est-ce qu’être policier en France aujourd’hui ? Comment expliquer les tensions entre les policiers
et les jeunes, mais aussi les moins jeunes ? Pourquoi ce malaise au sein de la police ? Qu’est ce qui se
joue réellement autour des chiffres de la délinquance ? A partir de 15 ans de recherches de terrain sur
la police et les relations policiers-citoyens dans les banlieues sensibles comme dans les quartiers aisés,
l’auteur montre comment policiers, élus et citoyens sont entraînés dans un cercle vicieux accentué par les
politiques de sécurité mises en place. Une démonstration sereine, qui ne s’inscrit pas dans une logique de
dénonciation, mais dans une volonté de compréhension des uns et des autres, conduisant à des remises en
question sévères mais fondées.
Ce Séminaire est organisé par l’Association des Chercheurs des Organismes de la Formation et de l’Intervention Sociales (ACOFIS) et le P2RIS.
Télécharger l’invitation et le bulletin de participation
Les raisons d’être des travailleurs sociaux
Mardi 5 mars 2013 à 13h30
Jean-François Gaspar
Les raisons d’être des travailleurs sociaux
Résumé
En dépit d’une faible reconnaissance scientifique et de rétributions économiques moyennes, le travail social, aujourd’hui accusé de favoriser l’assistanat, continue d’attirer de nouvelles recrues. Venir en aide, insérer socialement, diminuer les souffrances, agir sur leurs causes, sinon changer le monde, restent des objectifs mobilisateurs. Les engagements des travailleurs sociaux sont cependant mis à mal par la restriction des moyens dont ils disposent.
Comment expliquer la pérennité des vocations et la persistance des investissements ? Comment font-ils pour tenir ? Tel est l’objet de ce livre, fruit d’une enquête ethnographique de longue durée. Prenant au sérieux les pratiques, même les plus triviales, elle a mis en évidence les différents modes de présentation qu’adoptent les travailleurs sociaux et les registres qu’ils mobilisent pour rendre compte de ce qu’ils sont et de ce qu’ils font. Elle a conduit à dégager trois pôles : les travailleurs sociaux cliniques trouvent leur énergie dans l’atténuation de la souffrance des usagers, les travailleurs sociaux militants dans le travail politique qu’ils entreprennent et les travailleurs sociaux normatifs dans la sensibilisation au respect des règles, perçu comme facteur d’intégration.
Parce que le sens attribué à l’engagement est sans cesse questionné et parce que le désenchantement les guette, le livre montre les ajustements et réajustements qui ponctuent leur carrière et influent sur leurs « raisons d’être ».